Rouslana

Rouslana
Plantissimo Vôtre         

Plants de légumes et d’aromatiques - Légumes - Produits transformés
Paulinet

Rouslana, Jean et leur chien dans la serre, devant des plants de légumes

1 Qu’est ce que tu aimes faire dans ton travail ?

Toucher la terre, toucher les plants, regarder comment ça pousse et quand ça pousse bien, me réjouir. C’est la vie qui me fascine. Parfois avec le même travail, même taux d’humidité, même attention, même qualité de terreau, une bonne température, il y a profusion, et parfois ça peine. La vie nous échappe complètement, c’est assez inexplicable. Mais c’est ce que j’aime : travailler avec la vie, collaborer avec le Créateur de l’univers.

 

2 Qu’est-ce qui te pèse ?

Au printemps je fais des plants que je vends, j’en mets une partie dans mon jardin. Je cultive, je vends les légumes en frais. Et je transforme ce qui me reste de la récolte. Je mets en bocaux, je cuisine (tartes, feuilletés…) pour les marchés gourmands, La Sauce Locale. C’est trois ou quatre métiers en un. Et il faut être bon en tout ! Du coup ce qui me pèse c’est de ne pas avoir assez de temps. Tout est urgent, il me faut choisir parmi les urgences, parfois c’est trop… et c’est physique en plus !

 

3 Qu’est-ce qui a du sens et te donne entière satisfaction ? Qu’est-ce que tu réussis ?

Dans la fatigue et dans le doute (est-ce que ça va marcher ? est-ce que ça va plaire ?), ce qui donne le sens et m’encourage, ce sont les bons retours des clients. Quand ils ont goûté, que ça leur a plu, qu’ils le disent et qu’ils reviennent !

 

4 As-tu des sujets de colère ?

Pas tellement. Peut être dans la précipitation, quand je suis impatiente parfois mais après… non.

 

5 Qu’elle est la première chose que tu fais le matin pour ton travail de maraîchère ?

Au printemps, quand c’est très chargé, ça foisonne dans ma tête, je me dis : il faut se calmer, faire un choix, décider de ce que je vais faire, de l’ordre dans lequel je vais le faire. Et s’il fait encore froid le matin, commencer dans la grande serre ou la pépinière. Penser aussi aux visites, j’ai du monde qui passe sur le terrain, je vends à la maison.

 

6 Qu’elle est la dernière chose ?

Je ne sais pas, cela dépend de quand  la nuit me surprend. Je me dis je vais faire ça, ça et ça, à un moment donné je n’ai plus de force et je m’arrête. Souvent après le travail au champ, je fais le bureau… parfois des messages, des coups de fil, si ce n’est pas trop tard.

 

7 Comment en es-tu arrivé là ? Ce métier ?

Je travaillais dans les bureaux à Paris et ça m’ennuyait beaucoup. Perte de sens. On a eu envie avec mon compagnon de partir à la campagne, démarrer une vie nouvelle. Le maraîchage c’était possible, travailler la terre… Comme on ne mange pas de viande on n’allait pas élever des animaux. J’ai fait une formation à Brens, pour passer le BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) en 2017. J’ai pris du temps pour réfléchir, préparer, construire le projet et je me suis installée en agriculture biologique en 2021.

On prospectait sur sept départements, on a acheté par ici. La maison, les terres dépendent de la commune de Paulinet mais géographiquement on est à 6 km d’Alban. Après une fois l’activité lancée, on découvre, on accumule des expériences, c’est bien différent de ce qu’on a appris.

Ce printemps je suis sur 5 marchés : le dimanche Villeneuve, le mardi matin Alban, le mercredi Réalmont, le jeudi matin Saint-Sernin, le jeudi après midi Casteviel (Albi) ! Et le reste du temps, au jardin…

 

8  Est-ce que tu en vis ?

Financièrement ? Je commence ma troisième année, je ne sais même pas le montant de mon chiffre d’affaires ! Mais je suis contente, c’est une création, j’ai démarré de rien. Très peu d’aide de la région. Grâce à  nos efforts physiques et financiers, je n’ai pas d’endettement. On travaille souvent à deux avec Jean, mon mari. Lui c’est tout ce qui est technique, tracteur et les machines qui font du bruit ! Il m’a installé les serres, les tables… toutes les structures pour l’activité maraîchère et pour la maison.

Dans le monde aujourd’hui quand on dit que quelqu’un gagne le SMIC, on le plaint parce que cela semble rien, dans l’agricole, le SMIC c’est le grand objectif !

Ces deux premières années c’était difficile, ça le devient un peu moins. Le matériel est là, donc ce qui prime c’est prendre du plaisir dans le travail, que toutes ces urgences ne m’étouffent pas. Et en vivre non pas financièrement mais en respirant et en ne devant rien à personne. Ça va venir !

 

9 En quoi peut-on t'être utile, nous, adhérents de la Sauce Locale ?

En parler autour de vous. Et venir voir mes produits sur le terrain pour faire plus ample connaissance. Ponctuellement nous donner la main pour de petits chantiers de mise en place ou de nettoyage ? Travailler ensemble.