Aurélie
Aurélie
Vertus Sauvages
Gemmothérapie – Alcoolature – Tisanes - Cosmétiques
Trébas
1 Qu’est-ce que tu aimes faire dans ton travail ?
Être en cueillette sauvage. Dehors dans le chant des oiseaux, se dire qu’on est entrain de travailler, c’est assez extraordinaire !
2 Qu’est-ce qui te pèse ?
L’ordinateur et la règlementation ! La législation qui s’applique aux PPAM (Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales) est faite pour les grosses industries pharmaceutiques, les petits producteurs-transformateurs dont je suis, peinent à la mettre en place à leur échelle. Je me dis que l’important c’est d’être au courant, de connaître les lois et d’être dans la démarche de bien faire. Et petit à petit on se met à jour.
J’ai démarré mon activité il y a un an, le premier hiver j’ai mis en place la communication : logo, étiquette, site internet. Entre février et la mi-août, tout se chevauche : récolte, cueillette, plantation, transformation. L’hiver prochain j’avancerai dans les dossiers.
3 Qu’est-ce qui a du sens, te donne entière satisfaction ? Qu’est-ce que tu réussis ?
J’ai eu besoin de me reconvertir, je suis pharmacienne de profession, besoin de me sentir actrice dans le parcours du soin. Partir de la graine : semi, mise en terre, soin ou de la cueillette, pour arriver jusqu’à l’alcoolature, les baumes, les tisanes…
Et acquérir des connaissances (on a toute une vie pour apprendre) sur ce monde végétal qui nous entoure et qui offre tant de possible pour prendre soin de soi, des autres.
4 As-tu des sujets de colère ?
Je fais partie du Syndicat des Simples, en dehors du label, gage de qualité que je mets sur mes produits, j’y suis allée pour le soutient. C’est comme une famille. On se voit régulièrement. J’y fais des formations.
Le Syndicat revendique au niveau national la reconnaissance du métier de paysan-herboriste, il lutte aussi pour une règlementation mieux adaptée à notre échelle de travail. Préserver-résister-transmettre : c’est leur mot d’ordre. J’y souscris.
5 Qu’elle est la première chose que tu fais le matin en cette saison ?
A partir du moment où les enfants sont partis à l’école, je regarde le planning que j’établis tous les dimanches soirs en fonction de la météo de la semaine. En ce moment, c’est la cueillette des bourgeons pour la gemmothérapie et celle des plantes sèches (à mettre à sécher pour le mélange des tisanes : ortie, primevères…). Je m’occupe aussi des cultures au jardin.
6- Qu’elle est la dernière chose ?
C’est très aléatoire, je finis rarement ce que j’ai prévu de faire… quand approche 17h, c’est le moment d’aller chercher les enfants, Simon au collège à Alban, Emma et Romain à Villeneuve. Je finis très rapidement ce que j’étais entrain de faire quitte à reprendre, une fois qu’ils sont de retour à la maison. Mais ça continue encore après qu’ils sont couchés.
En ce moment j’ajuste mes niveaux de solvants pour la macération des bourgeons, je retourne donc au labo la nuit. Puis je finis par noter dans un agenda la météo et toutes les taches accomplies dans la journée, je mets au propre les quantités, de bourgeons, de semis, de plantes ramassées et mises à sécher…
Quoique après, je vais encore sur l’ordinateur gérer les mails, faire les déclarations les plus urgentes…
7 Comment en es-tu arrivé là ? Ce métier ?
J’étais pharmacienne (je le suis toujours d’ailleurs), tout ce qui concerne les plantes m’intéresse, les dernières années en pharmacie j’avais développé une gamme en phytothérapie mais j’avais envie de changer de métier et les enfants ayant grandi, j’ai eu plus de temps pour y penser. J’avais une idée en tête : la transformation végétale. Il y a deux ans un article du magazine Kaisen faisait état d’un couple de producteurs de PPAM dans les Hautes Alpes, j’y suis allée et ça été un élément déclencheur. J’ai consolidé mes connaissances, fait un DU de phyto-aroma, la pharmacie où je travaillais a financé de nombreux stages au sein du Syndicat des Simples. Le Covid m’a lancée ! Quand je n’ai plus pu travailler à cause de la vaccination, j’ai créé Vertus Sauvages. Dans le même temps nous avons acheté un lieu de vie à plusieurs avec beaucoup de terre ce qui permettait une reconversion.
8 Est-ce que tu en vis ?
Aujourd’hui, non. J’ai encore les aides du chômage. Je me suis donné comme objectif d’arriver à en vivre en 3 ans, cela fait un an. Sur le lieu on a la possibilité de faire des chambres d’hôte, pour compléter l’activité.
9 En quoi peut-on t'être utile, nous, adhérents de la Sauce Locale ?
Le simple fait de participer à une dynamique locale est extrêmement positif. Se dire que ce que je produis, aide les gens autour de moi me fait du bien !
Après en parler et par ricochet faire connaitre… Je vais mettre en place des ventes à la ferme, un soir par semaine, emmener les gens faire le tour des jardins et finir par le séchoir-boutique.